En Occitanie, accident mortel sur un barrage d’agriculteurs

Une agricultrice est morte dans un accident sur un point de blocage mis en place par des agriculteurs sur la RN20, à Pamiers, au nord de Foix, en Ariège, a annoncé la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), mardi 23 janvier. Son mari et sa fille ont été gravement blessés. A 5 h 45, mardi, « un véhicule a percuté des bottes de paille et fauché trois personnes, il y a un décès, et deux personnes en état grave », a indiqué de son côté Franck Rastoul, procureur général de la cour d’appel de Toulouse, sur France Bleu Occitanie. « Accidentel ou intentionnel ? C’est toute la question. Le parquet est sur une qualification d’homicide et blessures involontaires, en fonction de l’enquête, on verra la suite donnée à cette affaire. Le substitut est sur place », a-t-il ajouté. Les trois occupants de la voiture ont été placés en garde à vue. « Pas de commentaire à ce stade », a fait savoir l’entourage du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin.
Ce barrage est l’un des nombreux points de blocage organisés par les agriculteurs dans la plupart des départements d’Occitanie en ce début de semaine. Lundi, des centaines de tracteurs ont bloqué des sorties ou bretelles d’autoroutes. Les autoroutes A62, dans le Tarn-et-Garonne et dans le Lot-et-Garonne, A64, en Haute-Garonne, A9, dans les Pyrénées-Orientales, A20, en Ariège, ou A68, dans le Tarn, ont vu la circulation bloquée ou filtrée, provoquant d’immenses bouchons.
A Golfech (Tarn-et-Garonne), le syndicat Jeunes Agriculteurs (JA) bloquait depuis 6 heures les trois accès à la centrale nucléaire. Dans les Hautes-Pyrénées, après Tarbes, une cinquantaine de tracteurs étaient installés, lundi soir, sur l’A64. Et, dans les Pyrénées-Orientales, l’accès à la frontière espagnole a été largement perturbé jusqu’en début d’après-midi. Mais c’est dans le Lot-et-Garonne, à Agen, que la mobilisation a été la plus massive, l’accès à l’autoroute étant bloqué depuis le milieu de l’après-midi par environ 200 tracteurs.
« Je n’ai jamais vu ça », a déclaré au Monde Serge Bousquet-Cassagne, président de la chambre d’agriculture du département, et longtemps à la tête de la Coordination rurale, le syndicat agricole largement majoritaire. « On devait faire une manif jeudi 25, mais, après discussions ce week-end, on a senti que tout le monde est à bout, que la mobilisation serait exceptionnelle », précise cet ancien rugbyman, au langage fleuri et très habitué aux actions choc. Vers 16 heures, environ 200 tracteurs ont convergé vers la bretelle d’autoroute, accompagnés par des gendarmes bienveillants.
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